Arum

Modèle historique de la partie interne de l’inflorescence, le spadice avec les fleurs et l’anneau de petits poils. Musée botanique de Greifswald.

Les fleurs sont portées par une inflorescence en forme de tisonnier appelée spadice, qui est partiellement enfermée dans une spathe ou un capuchon en forme de feuille de couleur variable. Les fleurs sont cachées à la vue, regroupées à la base du spadice avec un anneau de fleurs femelles à la base et un anneau de fleurs mâles au-dessus d’elles.

Au-dessus des fleurs mâles se trouve un anneau de poils formant un piège à insectes. Les insectes sont piégés sous l’anneau de poils et sont saupoudrés de pollen par les fleurs mâles avant de s’échapper et de transporter le pollen vers les spadices d’autres plantes, où ils pollinisent les fleurs femelles. Une fois la plante pollinisée, les petits poils se dessèchent et les insectes piégés sont libérés.

Après l’ouverture de l’inflorescence, le spadice se réchauffe bien au-delà de la température ambiante, en raison d’un phénomène appelé thermogenèse. Ce phénomène est causé par la consommation rapide d’amidon dans la respiration insensible au cyanure, qui est biochimiquement différente de la respiration normalement présente chez les plantes. La chaleur est utilisée pour vaporiser les composants de l’odeur, qui, chez les espèces à « pédoncule floral » court, provoquent une odeur fécale. Cette odeur attire à son tour les petites mouches et les moucherons qui doivent être piégés dans l’inflorescence. Comme le temps nécessaire à une pollinisation réussie peut être de plusieurs jours, de nombreux petits insectes meurent néanmoins dans la fleur en raison de leur courte durée de vie. C’est pourquoi on trouve souvent des insectes morts dans l’inflorescence, lorsqu’on l’ouvre, ce qui fait parfois croire à une plante carnivore, mais ce n’est pas le cas. Aucune enzyme digestive ou composant similaire n’est présent ; et en fait, une fois pollinisée, toute l’inflorescence commence à se flétrir, sauf la partie centrale, d’où émergent plus tard les baies.

Sur le plan de la pollinisation, les espèces d’Arum peuvent être divisées en deux (ou trois) groupes distincts. Les espèces « cryptiques » ont l’inflorescence sur une tige relativement courte, et l’odeur dégagée pendant la thermogenèse est reconnaissable au nez humain comme typiquement fécale. Ces espèces sont visitées par des insectes ayant une certaine relation avec les excréments, comme les hiboux-midges (Psychodidae) ou les gnats fongiques (Sciara). Dans le nord de l’Europe, on ne trouve que les espèces à fleurs cryptiques.

L’autre grand groupe est appelé espèces « drapeau », en raison de l’inflorescence sur un long pédoncule. Ces espèces présentent également une thermogenèse, mais si une odeur est dégagée, elle n’est pas reconnaissable par le nez humain, et on se demande si les pollinisateurs sont attirés par une odeur non reconnaissable, la thermogenèse elle-même ou l’attraction visuelle.

Enfin, les espèces étroitement apparentées A. idaeum et A. creticum ne semblent correspondre à aucun des deux groupes. A. creticum semble être du groupe « drapeau » mais, en tant que seule espèce, émet une agréable odeur citronnée. L’A. idaeum, apparemment « cryptique », n’émet pas d’odeur reconnaissable.

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