La gestation et la longévité évoluent avec la masse corporelle dans tous les taxons, mais dans les taxons où il y a un dimorphisme de la taille, les mâles ont tendance à avoir une durée de vie plus courte que les femelles. Pour tester des modèles de cycles biologiques et rendre compte des différences sexuelles en matière de longévité, il faut obtenir des données longitudinales exactes provenant de populations sauvages. Nous présentons le premier rapport décrivant des paramètres essentiels du cycle biologique tirés d’une étude de longue durée sur des girafes africaines. Nous avons suivi une population de girafes de Thornicroft (Giraffa camelopardalis thornicrofti) en Zambie pendant plus de 40 ans. La longévité maximale chez les femelles était d’environ 28 ans, la durée de vie comptant pour 81% de la variance du succès de la reproduction. L’espérance de vie moyenne d’une femelle adulte n’était pas différente de celle d’un mâle adulte, mais la durée de la vie reproductive des mâles était à peu près la moitié de celle des femelles, le maximum étant 75% de celle des femelles. Nos résultats confortent la suggestion que les différences sexuelles de la durée de vie maximum proviennent d’une sélection plus prononcée d’une vie plus longue chez les femelles que chez les mâles. Chez les femelles, une vie plus longue est associée à une reproduction plus abondante.