La pratique du sport est la deuxième cause la plus fréquente de traumatisme crânien, derrière les accidents de la route, chez les jeunes de 15 à 24 ans. Les lésions cérébrales traumatiques (LCT) sont devenues un problème majeur de santé publique, et il incombe à la communauté médicale de protéger les athlètes contre des lésions cérébrales permanentes. Dans le domaine de la médecine du sport, la confusion demeure quant au terme « commotion ». Notre principal objectif est de reconnaître quand un traumatisme crânien a entraîné un TBI.
À notre avis, l’indicateur le plus sensible quant au moment où un TBI s’est produit est un changement soudain de l’état mental. Lorsqu’il y a une indication qu’un athlète a subi un traumatisme crânien, l’athlète devrait immédiatement subir une évaluation médicale, et s’il y a une suspicion de TBI ou de commotion cérébrale, alors l’athlète ne devrait pas retourner au jeu le même jour.
Une évaluation médicale plus approfondie devrait alors être effectuée. Dans le cadre de cette évaluation, nous recommandons que tous les athlètes subissent des tests neurocognitifs avant de pratiquer un sport afin d’établir un niveau de base de la fonction cérébrale en termes de mémoire, d’attention, de résolution de problèmes et d’autres mesures. La comparaison des tests neurocognitifs avant et après la blessure peut fournir certaines des informations nécessaires pour déterminer quand il est sûr de reprendre le jeu.
Niveaux de traumatismes crâniens liés au sport
Nous avons également établi un système de classement des traumatismes crâniens, avec des directives de retour au jeu, pour aider les praticiens de la médecine sportive à identifier la gravité d’une blessure et à fournir un calendrier uniforme et logique pour un retour sûr à la participation sportive. Nous avons défini cinq niveaux de traumatisme crânien :
- Grade 1 – Traumatisme physique léger à la tête tel qu’une bosse, une contusion ou une lacération.
- Grade 2 – Caractérisé par des maux de tête qui ont souvent un caractère migraineux, avec des symptômes associés.
- Grade 3 – Traumatisme cérébral léger (TBI), caractérisé par un changement soudain de l’état mental ou une perte de conscience pendant moins d’une minute, ou une amnésie pendant moins de 30 minutes.
- Grade 4 – TBI caractérisé par une perte de conscience pendant plus d’une minute et moins de 5 minutes, ou une amnésie pendant plus de 30 minutes, mais moins de 24 heures.
- Grade 5 – TBI grave, qui peut mettre la vie en danger. Les athlètes avec des blessures de grade 5 peuvent souffrir de blessures physiques au cerveau, de saignements dans le cerveau et d’une augmentation de la pression intracrânienne. Nous incluons les athlètes qui ont perdu connaissance pendant plus de cinq minutes ou qui ont souffert d’amnésie pendant plus de 24 heures dans la catégorie du grade 5.
Lignes directrices pour le retour au jeu
- Grade 1 – Les athlètes peuvent retourner au jeu dès que la blessure physique est guérie.
- Grade 2 – Les athlètes peuvent retourner au jeu une fois qu’ils sont asymptomatiques et qu’ils ont suivi un protocole de retour au jeu, qui est une augmentation graduelle de l’activité en cinq étapes. Nous recommandons également que les athlètes souffrant de blessures de grade 2 ou plus subissent des tests neurocognitifs après la blessure. Une fois que les résultats des tests neurocognitifs post-blessure sont favorables par rapport à la ligne de base et que les symptômes ont disparu, alors l’athlète peut reprendre le jeu.
- Grade 3 – Nous recommandons que les athlètes attendent au moins 10 jours avant de participer à toute activité pouvant entraîner un traumatisme crânien. Ils doivent également être asymptomatiques et réussir le protocole d’activité de retour au jeu de cinq jours. Le retour au jeu après quatre blessures de ce type ne doit être envisagé qu’après avoir reçu l’autorisation d’un neurologue ou d’un neurochirurgien.
- Grade 4 – Nous recommandons une pause de 30 jours lors d’une première blessure, une pause de 90 jours lors d’une deuxième blessure et une pause de 180 jours après une troisième blessure. Ils peuvent ensuite revenir au jeu s’ils sont asymptomatiques et si les tests neurocognitifs sont favorables par rapport à la ligne de base. Nous recommandons aux athlètes de ne pas revenir au jeu après trois blessures de grade 4.
- Grade 5 – Les athlètes peuvent être en mesure de revenir au jeu après six mois si une IRM indique qu’il n’y avait aucune preuve de dommages structurels à l’intérieur du cerveau. Cela inclut les athlètes qui ont été inconscients pendant plus de cinq minutes ou qui ont eu une amnésie pendant plus d’un jour et qui ont un examen neurologique normal. Ils doivent être autorisés par un neurologue ou un neurochirurgien. Si une IRM montre des preuves d’une anomalie, comme une contusion cérébrale ou une augmentation de la pression intracrânienne, ou si l’examen neurologique reste anormal, alors nous recommandons que ces athlètes ne retournent jamais au jeu.
Avec ce système de classement, nous avons essayé de trouver des directives qui permettront aux athlètes de reprendre la pratique de leur sport, mais aussi de fournir un certain degré de protection contre les blessures graves à long terme ou le syndrome du second impact (SIS). Le SIS peut se produire si les athlètes subissent une deuxième lésion cérébrale traumatique alors qu’ils sont symptomatiques de la première. Ce syndrome reste controversé, mais des rapports de cas suggèrent que le SIS peut entraîner des blessures catastrophiques, voire la mort.
Pour plus d’informations sur les directives de retour au jeu, regardez la vidéo ci-dessous qui présente le Dr Mullally.