La stimulation transcutanée (également appelée stimulation externe) est un moyen temporaire de stimuler le cœur d’un patient lors d’une urgence médicale. Elle ne doit pas être confondue avec la défibrillation (utilisée dans des cas plus graves, en cas de fibrillation ventriculaire et d’autres rythmes choquables) à l’aide d’un défibrillateur manuel ou automatique, bien que certains défibrillateurs plus récents puissent faire les deux, et que des électrodes et un stimulus électrique au cœur soient utilisés dans la stimulation transcutanée et la défibrillation. La stimulation transcutanée est réalisée en délivrant des impulsions de courant électrique à travers la poitrine du patient, ce qui stimule la contraction du cœur.
L’indication la plus courante de la stimulation transcutanée est une fréquence cardiaque anormalement lente. Par convention, une fréquence cardiaque inférieure à 60 battements par minute chez le patient adulte est appelée bradycardie. Tous les cas de bradycardie ne nécessitent pas un traitement médical. La fréquence cardiaque normale varie considérablement d’un individu à l’autre, et de nombreux athlètes, en particulier, ont une fréquence cardiaque au repos relativement lente. En outre, on sait que la fréquence cardiaque ralentit naturellement avec l’âge. Ce n’est que lorsque la bradycardie présente des signes et symptômes de choc qu’elle nécessite un traitement d’urgence par stimulation transcutanée.
Certaines causes courantes de bradycardie hémodynamiquement significative incluent l’infarctus du myocarde, le dysfonctionnement du nœud sinusal et le bloc cardiaque complet. La stimulation transcutanée n’est plus indiquée pour le traitement de l’asystole (arrêt cardiaque associé à une « ligne plate » sur l’ECG), à l’exception peut-être de l’asystole devant témoin (comme dans le cas d’un bloc bifasciculaire qui évolue vers un bloc cardiaque complet sans rythme d’échappement).
Lors de la stimulation transcutanée, des coussinets sont placés sur la poitrine du patient, soit en position antérieure/latérale, soit en position antérieure/postérieure. La position antérieure/postérieure est préférée car elle minimise l’impédance électrique transthoracique en » prenant en sandwich » le cœur entre les deux électrodes. Les électrodes sont ensuite fixées à un moniteur/défibrillateur, une fréquence cardiaque est sélectionnée et le courant (mesuré en milliampères) est augmenté jusqu’à ce que la capture électrique (caractérisée par un complexe QRS large avec une onde T haute et large sur l’ECG) soit obtenue, avec une impulsion correspondante. Les artefacts de stimulation sur l’ECG et les contractions musculaires graves peuvent rendre cette détermination difficile. Il est donc conseillé d’utiliser un autre instrument (par exemple un moniteur SpO2 ou un doppler de chevet) pour confirmer la capture mécanique.
La stimulation transcutanée peut être inconfortable pour le patient. Une sédation doit donc être envisagée. Avant de stimuler le patient dans un contexte préhospitalier, la sédation est recommandée en administrant un analgésique ou un anxiolytique. La stimulation transcutanée prolongée peut provoquer des brûlures sur la peau. Selon le Guide de l’opérateur du Zoll M Series, » La stimulation continue des nouveau-nés peut provoquer des brûlures cutanées. S’il est nécessaire de stimuler le patient pendant plus de 30 minutes, il est fortement conseillé de procéder à une inspection périodique de la peau sous-jacente. » Elle est destinée à stabiliser le patient jusqu’à ce qu’un moyen de stimulation plus permanent soit réalisé.
Les autres formes de stimulation cardiaque sont la stimulation transveineuse, la stimulation épicardique et la stimulation permanente avec un stimulateur cardiaque implantable.
En plus de la stimulation transcutanée synchronisée offerte par les nouveaux moniteurs/défibrillateurs cardiaques, il existe également une option de stimulation asynchrone. Parfois, dans le cadre préhospitalier, une situation peut se présenter où les électrodes ECG ne sont pas disponibles ou quelque chose interfère avec leur adhésion à la peau du patient. Dans ces rares situations où le patient doit être stimulé et où il n’y a pas d’autres alternatives, la stimulation asynchrone peut être utilisée. Encore une fois, ce réglage ne doit être utilisé qu’en dernier recours en raison des effets cardiaques indésirables qu’il pourrait provoquer.