22 maiEdit
Le 3e RTR a rassemblé ses 21 chars légers Mk VI et 27 chars de croisière à Coquelles sur la route Calais-Boulogne selon les ordres reçus de Brownrigg et une patrouille de chars légers a été envoyée sur la route de St. Omer selon les ordres reçus du GHQ via Bailey. La patrouille trouva la ville vide, sous les bombardements et éclairée par les feux des bâtiments en flammes. La patrouille retourna à Coquelles vers 8h00 le matin du 23 mai. (La patrouille a eu la chance de manquer la 6e division de panzers, qui s’était rangée autour de Guînes, à l’ouest de la route de Saint-Omer pour la nuit.)
Calais était dans le rayon d’action des avions de la RAF basés en Grande-Bretagne et à 6h00, les Hawker Hurricane du 151 Squadron ont abattu un bombardier Junkers Ju 88 entre Calais et Boulogne et les Spitfire du 74 Squadron ont abattu un autre Ju 88, tous deux du Lehrgeschwader 1 (LG 1). Les chasseurs du 54e escadron et du 92e escadron abattent cinq Messerschmitt Bf 109 du Jagdgeschwader 27 (JG 27, Fighter Wing 27) contre un Spitfire au cours de la matinée et dans l’après-midi, le 92e escadron perd deux Spitfires abattus par des Messerschmitt Bf 110 du Zerstörergeschwader 26 (ZG 26) et du Zerstörergeschwader 76 (ZG 76). Du 21 au 22 mai, le LG 1 perd cinq appareils au-dessus des ports de la Manche avant que le II./Jagdgeschwader 2 ne soit affecté au groupe comme escorte, tandis que le JG 27 perd 10 Bf 109. Six chasseurs britanniques sont perdus. Le Sturzkampfgeschwader 77 (StG 77, Dive Bomber Wing 77) en perd cinq à cette date. Le groupe n°2 de la RAF effectue des sorties de soutien dans la zone du 21 au 25 mai, perdant 13 bombardiers.
L’avance allemande reprend dans la matinée et à 8h00, les panzers franchissent l’Authie. Au cours de l’après-midi, les arrière-gardes françaises, avec quelques parties de troupes britanniques et belges, sont rencontrées à Desvres, Samer et aux environs de Boulogne. Les forces aériennes alliées sont actives et effectuent des bombardements et des mitraillages sur les forces allemandes, avec une faible opposition de la Luftwaffe. La 10e Panzerdivision est libérée de son rôle défensif et Guderian ordonne à la 1re Panzerdivision, qui se trouve près de Calais, de se tourner vers l’est en direction de Dunkerque et à la 10e Panzerdivision de se déplacer de Doullens à Samer et de là à Calais. La 1re Panzerdivision devait avancer vers l’est jusqu’à Gravelines à 10 heures le lendemain. L’avance de la 10e Panzer Division a été retardée autour d’Amiens, car les unités d’infanterie qui devaient relever la division dans la tête de pont sur la rive sud de la Somme, sont arrivées en retard et les renforts britanniques envoyés à Calais ont devancé les Allemands.
23 maiModification
Le 23 mai, la menace sur les flancs allemands à Cambrai et Arras avait été contenue et le Fliegerkorps VIII (Generaloberst Wolfram Freiherr von Richthofen) devint disponible pour soutenir la 10e Panzer Division à Calais. La plupart des bombardiers en piqué Junkers Ju 87 Stuka sont basés autour de Saint-Quentin, après avoir fait un bond en avant dans le sillage de l’avancée, mais Calais est à la limite de leur portée. Au fur et à mesure que les unités avançaient, elles se trouvaient également dans le rayon d’action des avions du Fighter Command en Angleterre et Richthofen assigna le I JG 27 (I Wing, Fighter Group 27) à Saint-Omer pour la couverture des chasseurs. Parmi les Geschwader (groupes) volant en soutien de la 10e Panzerdivision se trouvent le StG 77, le StG 1 (Oberstleutnant Eberhard Baier), le StG 2 (Geschwaderkommodore Oskar Dinort) et les bombardiers moyens du Kampfgeschwader 77 (KG 77, Oberst Dr. Johan-Volkmar Fisser).
Les unités de la Luftwaffe engagent les chasseurs de la RAF et le 92e escadron abat quatre Bf 109 ; trois pilotes du I JG 27 sont faits prisonniers, un est tué au combat et le 92e escadron perd trois Spitfire avec leurs pilotes. Pour renforcer les chasseurs allemands, le I Jagdgeschwader 1, également basé à proximité au sud, est appelé à escorter les unités Ju 87 qui attaquent Calais. Volant depuis les aérodromes avancés de Monchy-Breton, l’Hauptmann (capitaine) Wilhelm Balthasar dirigea le JG 1 contre les Spitfires britanniques et réclama deux des quatre de son unité mais perdit un pilote tué.
Le 3e RTR reçut le rapport de la patrouille de reconnaissance et Bailey retourna au GHQ avec une escorte de chars légers. Bailey se sépara de l’escorte, se heurta à l’avant-garde de la 1ère Panzer Division à un carrefour sur la route de St. Omer et le conducteur fut tué. Les Allemands furent chassés par les hommes d’un convoi d’essence du Royal Army Service Corps (RASC), qui était arrivé sur les lieux. Bailey et le passager blessé retournèrent à Calais vers midi et dirent à Keller qu’une autre tentative devait être faite, puisque les Allemands s’étaient retirés. Keller avait déjà reçu des informations des Français selon lesquelles des chars allemands se dirigeaient vers Calais depuis Marquise. Malgré les doutes, Keller envoya le reste du 3e RTR pour suivre les chars légers de Coquelles vers St. Omer à 14h15. Lorsqu’à environ 1 mi (2 km) au sud-est de Hames-Bources, les chars d’arrière-garde et les canons antichars de la 1re Panzer Division furent repérés sur la route de Pihen-les-Guînes (gardant l’arrière de la division alors que le corps principal se déplaçait au nord-est vers Gravelines).
Le 3e RTR repousse les chars légers allemands sur la route de Saint-Omer, mais malgré les pertes, les chars allemands plus lourds et l’écran de canon antichar assomment de 7 à 12 chars britanniques, avant que Nicholson n’ordonne au 3e RTR de rentrer à Calais. D’autres unités de la 1re Panzerdivision se déplaçant sur Gravelines rencontrent une cinquantaine d’hommes de la troupe C du 1er Régiment de recherche aux Attaques, à environ 5 km au sud-est du bastion 6 dans l’enceinte de Calais. La troupe C avait construit un barrage routier avec un bus et un camion, couvert par des canons Bren, des fusils et des fusils antichars Boys et a tenu bon pendant environ trois heures avant d’être débordée. Des groupes de chars et d’infanterie allemands attaquèrent ensuite un poste au Colombier, 1,6 km plus loin sur la route de Saint-Omer-Calais, mais ils furent pris dans les feux croisés d’autres postes et des canons du 58e Régiment d’artillerie anti-aérienne légère sur les hauteurs près de Boulogne. Les Allemands sont repoussés jusqu’à ce que le poste soit retiré à 19 heures. Calais n’est pas l’objectif de la 1ère Panzerdivision mais Oberst Kruger, commandant le groupement tactique engagé à Guînes, aux Attaques et au Colombier, a reçu l’ordre de prendre Calais par le sud-est, si cela peut se faire par un coup de main. A la nuit tombée, la division signala que Calais était fortement tenue et rompit ses attaques pour reprendre l’avance sur Gravelines et Dunkerque.
Auparavant, à 16 heures. Schaal avait ordonné au corps principal de sa 10e division de Panzer, composé du 90e régiment de Panzer (deux bataillons de chars) et du 86e régiment de fusiliers (deux bataillons d’infanterie) soutenus par un bataillon d’artillerie moyenne, de remonter la route principale de Marquise jusqu’aux hauteurs autour de Coquelles, ce qui leur donnerait une bonne observation sur Calais. Pendant ce temps, sur le flanc droit, un groupement tactique basé sur le 69e régiment de fusiliers de la division (deux bataillons d’infanterie) devait avancer de Guînes vers le centre de Calais.
Lorsque Nicholson était arrivé à Calais dans l’après-midi avec la 30e brigade d’infanterie, il avait découvert que le 3e RTR était déjà entré en action et avait subi des pertes considérables, et que les Allemands se rapprochaient du port et avaient coupé les routes vers le sud-est et le sud-ouest. Nicholson ordonna au 1er RB de tenir les remparts extérieurs du côté est de Calais et au 2e KRRC de tenir la garnison du côté ouest, derrière les avant-postes du QVR et les unités anti-aériennes à l’extérieur de la ville, qui entamèrent une retraite vers l’enceinte à partir d’environ 15h00 et qui se poursuivirent pendant la nuit. Peu après 16 heures, Nicholson reçut l’ordre du War Office d’escorter vers le nord-est un convoi de camions transportant 350 000 rations pour Dunkerque, ordre qui devait remplacer tout autre ordre. Nicholson déplace quelques troupes du périmètre de défense pour garder la route de Dunkerque, pendant que le convoi s’assemble, mais la 10e Panzer Division arrive du sud et commence à bombarder Calais depuis les hauteurs.
À 23h00, le 3e RTR envoie une patrouille composée d’un Cruiser Mk III (A13) et de trois chars légers pour reconnaître l’itinéraire du convoi, qui se heurte aux barrages de la 1re Panzer Division couvrant la route de Gravelines. Les chars ont franchi le premier barrage, puis ont trouvé de nombreux Allemands au-delà du troisième barrage, qui ont pris les chars pour des Allemands, même lorsque l’un des commandants de chars leur a demandé s’ils « Parlez-vous anglais ? ». Les chars britanniques ont poursuivi leur route sur environ 3,2 km, ont été inspectés à la lumière des torches, puis se sont arrêtés à un pont sur la Marck, pour enlever un chapelet de mines qui avait été posé en travers de la route. Deux mines ont été détruites par des tirs de 2 livres et le reste a été dégagé par traînage, les chars étant alors encombrés par des bobines de fil anti-char, qu’il a fallu vingt minutes pour libérer. Les chars poursuivent leur route et atteignent la garnison britannique de Gravelines, mais la radio de l’A13 n’émet pas correctement et Keller ne reçoit que des fragments de messages brouillés, ce qui suggère que la route est libre. Une force de cinq chars et une compagnie composite de la brigade des fusiliers ont pris la tête du convoi de camions à 4h00 du matin. Près de Marck, à environ 3 mi (4,8 km) à l’est de Calais, ils ont rencontré un bloc routier allemand qu’ils ont débordé, mais à la lumière du jour, il était clair qu’ils seraient bientôt encerclés et ils se sont retirés à Calais.
24 maiEdit
A 4h45 du matin. les canons côtiers français ouvrent le feu et les tirs d’artillerie et de mortier allemands commencent à tomber sur le port à l’aube, notamment sur les positions des canons français, en préparation d’une attaque de la 10e Panzer Division contre les parties ouest et sud-ouest du périmètre. Le retrait des troupes du QVR, des projecteurs et des troupes antiaériennes des barrages routiers périphériques s’est poursuivi pendant la nuit jusqu’à environ 8 h 30, heure à laquelle les troupes ont achevé leur retrait vers l’enceinte. Plus à l’ouest, la compagnie B du QVR reçut l’ordre de se retirer de Sangatte, à environ 8 km à l’ouest de Calais, à 10 h 00, et se retira lentement vers la face ouest de l’enceinte à 22 h 00. Un peloton de la compagnie C, qui se trouvait sur une route à l’est de Calais, resta également dehors jusqu’à 22 h 00, mais avant midi, la principale ligne défensive avait été établie sur l’enceinte. Les premières attaques allemandes ont été repoussées, sauf au sud, où les attaquants ont pénétré les défenses jusqu’à ce qu’ils soient repoussés par une contre-attaque hâtive du 2e KRRC et des chars du 3e RTR. Le bombardement allemand s’étend au port, où se trouve un train-hôpital rempli de blessés qui attendent d’être évacués. Le personnel de contrôle du port ordonne de mettre les blessés à bord des navires, qui sont encore en train de décharger du matériel pour les bataillons d’infanterie et l’échelon arrière du régiment de chars. Les dockers et les troupes de la zone arrière sont également embarqués et les navires retournent en Angleterre, avec une partie du matériel encore à bord.
Dans l’après-midi, les Allemands attaquent à nouveau sur les trois côtés du périmètre, avec l’infanterie appuyée par les chars. La garnison française du fort Nieulay, à l’extérieur des remparts ouest se rend après un bombardement. Les marines français du fort Lapin et des emplacements d’artillerie côtière ont pointé les canons et se sont retirés. Sur le périmètre sud, les Allemands font une nouvelle percée et ne peuvent être repoussés, la défense étant entravée par les cinquièmes colonnes qui tirent depuis la ville. Les troupes allemandes qui ont fait irruption ont commencé à tirer en enfilade sur les défenseurs depuis les maisons qu’ils avaient capturées. Les défenseurs des remparts sont à court de munitions et la 229e Batterie est réduite à deux canons antichars opérationnels. Les Allemands ont beaucoup de mal à identifier les positions défensives britanniques et à 4 heures du matin, ils n’ont réussi qu’une courte avance. A 19h00, la 10e division panzer rapportait qu’un tiers de l’équipement, des véhicules et des hommes étaient des pertes, ainsi que la moitié des chars.
La Royal Navy avait continué à livrer des provisions et à retirer des blessés. Les destroyers HMS Grafton, HMS Greyhound, HMS Wessex, HMS Wolfhound, HMS Verity et l’Okręt Rzeczypospolitej Polskiej (ORP) polonais Burza bombardaient des cibles côtières. Les unités Ju 87 Stuka ont fait un effort maximum pendant la journée, le Wessex a été coulé et Burza a été endommagé par les StG 2 et StG 77 pendant un raid à 16h42. Les StG 2 ont reçu l’ordre de cibler les navires. Le Dinort a attaqué le Wessex mais le destroyer était une cible insaisissable et il a manqué son coup après avoir bombardé au deuxième plongeon ; les deux autres groupes ont formé une formation de quarante personnes qui a touché le Wessex à plusieurs reprises. Les équipages allemands avaient peu d’entraînement sur les opérations anti-navires mais en l’absence de chasseurs britanniques, ils plongèrent de 12 000 pieds (3 700 m) ; au moment du départ des Stukas, ils furent attaqués par les Spitfire du 54e escadron qui abattirent trois des bombardiers en piqué et perdirent trois Spitfire contre les escortes de Bf 109.
Le Wolfhound fit escale à Calais et le capitaine rapporta à l’Amirauté que les Allemands étaient dans la partie sud de la ville et que la situation était désespérée. Nicholson avait reçu un message du War Office à 3 heures du matin indiquant que Calais devait être évacuée et qu’une fois le déchargement terminé, les non-combattants devaient être embarqués ; à 18 heures, Nicholson fut informé que les troupes combattantes devraient attendre jusqu’au 25 mai. Faute de réserve pour contre-attaquer sur le périmètre, Nicholson ordonne une retraite vers le canal de Marck et l’avenue Léon Gambetta et pendant la nuit, les défenseurs se replient sur la vieille ville et la zone à l’est, à l’intérieur des remparts extérieurs et des canaux de Marck et de Calais, tout en tenant les parties nord-sud de l’enceinte, des deux côtés du port. Le Tellier avait installé le quartier général français dans la Citadelle, à l’ouest de la vieille ville, mais le commandement des forces françaises restait divisé, Lambertye étant toujours en charge de l’artillerie navale.
Il avait été convenu que les ingénieurs français prépareraient les ponts sur les canaux pour les démolir, mais cela ne s’était pas produit et les Britanniques n’avaient pas d’explosifs pour le faire eux-mêmes. Nicholson est informé par un signal à 23 h 23 du général Edmund Ironside, chef de l’état-major impérial (CIGS), que le général Robert Fagalde, commandant français des ports de la Manche depuis le 23 mai, a interdit l’évacuation et que les défenseurs de Calais doivent s’y conformer. Le port ayant perdu son importance, Nicholson doit choisir la meilleure position pour poursuivre le combat ; des munitions seront envoyées mais pas de renforts. Nicholson est informé que la 48e division (major-général Andrew Thorne) a commencé à avancer vers Calais pour soulager les défenseurs. De 22 h 30 à 23 h 30. les artilleurs de la marine française ont pointé la plupart de leurs canons et se sont dirigés vers les quais pour embarquer sur des navires français. Lambertye refuse d’y aller, bien qu’il soit malade, et demande à des volontaires parmi les 1 500 membres de la marine et de l’armée de rester sur place. Une cinquantaine d’hommes répondent à l’appel, bien qu’ils aient été prévenus qu’il n’y aurait plus de tentatives de sauvetage. Les volontaires s’emparent du Bastion 11 du côté ouest et le tiennent pendant toute la durée du siège.
25 maiEdit
Durant la nuit, le vice-amiral James Somerville traversa l’Angleterre et rencontra Nicholson, qui déclara qu’avec plus de canons il pourrait tenir un peu plus longtemps et ils se mirent d’accord pour que les navires dans le port reviennent. À l’aube du 25 mai, les bombardements allemands reprennent, se concentrant sur la vieille ville, où les bâtiments s’effondrent dans les rues, les vents violents attisent les incendies partout et la fumée des explosions et des incendies bloque la vue. Les derniers canons de la 229e Batterie antichar sont mis hors service et seuls trois chars du 3e RTR restent opérationnels. La distribution des rations et des munitions était difficile et, après la rupture des conduites d’eau, les puits abandonnés étaient la seule source d’approvisionnement. À 9 heures, Schaal a envoyé le maire, André Gerschell, demander à Nicholson de se rendre, ce qu’il a refusé. À midi, Schaal offre une autre possibilité de se rendre et prolonge le délai de 13 h à 15 h 30, lorsqu’il constate que ses émissaires ont été retardés, pour essuyer un nouveau refus. Les bombardements allemands s’intensifient au cours de la journée, malgré les tentatives des navires alliés de bombarder les emplacements de canons allemands.
À l’est, la 1ère brigade de fusiliers et des partis du QVR sur les remparts extérieurs et les canaux de Marck et de Calais repoussent une attaque déterminée. Les Français écoutent alors un message radio allemand, qui révèle que les Allemands vont attaquer le périmètre du côté ouest, tenu par le 2e KRRC. A 13h00, Nicholson ordonne une contre-attaque et onze Bren carriers et deux chars du 1er RB sont retirés et rassemblés pour une sortie. Les attaquants devaient partir de l’enceinte située au nord du bassin des Chasses de l’Ouest et se précipiter vers le sud pour se placer derrière les Allemands. Hoskyns, le commandant du 1er RB, s’y oppose, car le plan exige le retrait des chars et des hommes de l’endroit où les Allemands sont sur le point de percer. Hoskyns est renversé et il faut trop de temps pour contacter Nicholson, car les communications téléphoniques et radio ont été perdues. L’attaque se poursuit, mais les transporteurs s’enlisent dans le sable et la tentative échoue. Vers 15 h 30, les unités qui tenaient le canal de Marck ont été submergées et Hoskyns a été mortellement blessé par une bombe de mortier. Le major A. W. Allan, commandant en second du 1er RB, prend en charge le bataillon qui effectue alors un repli combatif vers le nord, à travers les rues, vers le bassin des Chasses, la gare maritime et les quais. Dans le coin sud-est, sur les positions du 1er RB près du Quai de la Loire, une arrière-garde est encerclée et une contre-attaque pour la dégager est repoussée. Une partie de l’arrière-garde s’est échappée dans une camionnette conduite par un cinquième colonne sous la menace d’une arme, mais elle s’est arrêtée avant d’être en sécurité et peu de blessés ont pu se mettre à l’abri. Seuls 30 hommes sur les 150 présents dans la zone s’échappèrent.
Les unités de la RB et du QVR qui se retirent de la partie nord de l’enceinte bénéficient d’un répit lorsque l’artillerie allemande bombarde par erreur ses propres troupes (IIe bataillon, Rifle Regiment 69) qui se regroupent dans un petit bois à l’est du bastion n°2. Dans l’après-midi, un officier allemand accompagné d’un officier français et d’un soldat belge capturés, s’est approché sous un drapeau de trêve pour demander une reddition, ce que Nicholson a refusé. L’attaque allemande a repris et s’est poursuivie jusqu’à ce que le commandant allemand décide que les défenseurs ne pourraient pas être vaincus avant la nuit. Dans la vieille ville, le KRRC et d’autres groupes du QVR se sont battus pour défendre les trois ponts menant à la vieille ville par le sud, mais à 18 h, l’artillerie allemande a cessé de tirer et les chars ont attaqué les ponts. Trois panzers attaquent le Pont Faidherbe et deux sont mis hors de combat, le troisième char se retire. Au Pont Richelieu, le pont du milieu, le premier char roule sur une mine et l’attaque échoue. Au Pont Freycinet, près de la Citadelle, la tentative réussit et le pont est pris par les chars et l’infanterie, qui se réfugient dans des maisons au nord du pont, jusqu’à la contre-attaque du 2e KRRC. Des groupes de troupes françaises et britanniques tiennent un bastion, les Français de la Citadelle perdent de nombreux hommes en repoussant les attaques et Nicholson établit un quartier général commun avec les Français.
Peu après que Hoskyns (commandant le 1er RB) ait été mortellement blessé, le lieutenant-colonel Keller, commandant le 3e RTR, décide que ses quelques chars restants, sous le feu des obus près du Bastion de l’Estran, ne peuvent plus jouer un rôle utile dans la défense. Il leur ordonne de se retirer vers l’est à travers les dunes de sable au nord du bassin des Chasses, tandis que lui-même tente d’évacuer 100 hommes blessés du bastion n° 1 vers les dunes de sable ; les blessés sont capturés peu de temps après. Chevauchant un char léger, Keller atteint plus tard la compagnie C du 1er RB au nord-est du bassin, où il leur suggère de se retirer vers Dunkerque avec ses chars, mais ses derniers chars tombent en panne ou manquent de carburant et sont détruits par leurs équipages. À la tombée de la nuit, Keller et certains des équipages se sont rendus à pied à Gavelines. Keller et l’un de ses commandants d’escadron ont pu traverser la rivière Aa ; le lendemain matin, ils ont contacté les troupes françaises et ont ensuite été évacués vers Douvres.
À 10h30 GMT, le 17e escadron revendique trois Stukas détruits au-dessus de Calais et trois endommagés, plus un Do 17. La couverture aérienne est assurée par le 605e escadron, qui revendique quatre Ju 87 et un Hs 126 détruits, avec cinq autres revendications non confirmées, après un engagement à 17 h 54 alors qu’il escortait le Bristol Blenheim lors d’une sortie de reconnaissance. La formation de 40 à 50 Stukas a attaqué des navires près du port. Le 264e Escadron a effectué des opérations d’escorte dans l’après-midi sans incident. Le 25 mai, le 11e Groupe effectue 25 sorties de bombardiers Blenheim et 151 sorties de chasseurs, perdant deux Blenheim et deux chasseurs, contre 25 appareils de la Luftwaffe abattus et neuf endommagés toutes causes confondues. Le RAF Bomber Command a effectué 139 sorties contre des cibles terrestres le 25 mai. Le StG 2 a perdu quatre Ju 87 et un endommagé. Les huit équipages abattus ont été capturés mais libérés après la capitulation française.
26 maiEdit
Au cas où Fagalde céderait, quinze petits navires de guerre remorquant des bateaux, pouvant accueillir environ 1 800 hommes, attendaient au large, certains sont entrés dans le port de Calais sans ordre d’évacuation et un navire a délivré un autre ordre à Nicholson de poursuivre la bataille. À 8 heures du matin, Nicholson rapporta à l’Angleterre que les hommes étaient épuisés, que les derniers chars avaient été mis hors service, que l’eau manquait et que les renforts étaient probablement futiles, que les Allemands étaient entrés dans la partie nord de la ville. La résistance de la garnison de Calais avait conduit l’état-major allemand à se réunir tard le 25 mai, lorsque le colonel Walther Nehring, chef d’état-major du XIXe Armee Korps, suggéra à Schaal de reporter l’attaque finale au 27 mai, lorsque davantage de Stukas seraient disponibles. Schaal préféra attaquer, plutôt que de donner aux Britanniques le temps d’envoyer des renforts.
À 5 heures du matin, l’artillerie allemande reprit son bombardement. Plusieurs unités d’artillerie avaient été amenées de Boulogne, doublant ainsi le nombre de canons disponibles pour Schaal. De 8 h 30 à 9 h, la vieille ville et la citadelle sont attaquées par l’artillerie et jusqu’à 100 Stukas, après quoi l’infanterie attaque, tandis que les canons allemands et les StG 77 et StG 2 soumettent la citadelle à de lourds assauts pendant encore trente minutes. Le 2e KRRC continue de résister aux attaques de l’infanterie allemande sur les ponts du canal. On a dit à Schaal que si le port n’avait pas été rendu à 14 heures, la division recevrait l’ordre de reculer jusqu’à ce que la Luftwaffe ait rasé la ville. Les Allemands ont commencé à percer vers 13 h 30, lorsque le bastion 11 a été capturé après que les volontaires français ont manqué de munitions. De l’autre côté du port, le 1er RB tient des positions autour de la Gare Maritime, attaquée par le sud et l’est. Le Major Allan, qui commandait, tenait bon en pensant que le 2e KRRC pourrait se retirer au nord-est vers la Place de l’Europe pour effectuer une défense finale conjointe du port. À 14 h 30, les Allemands ont finalement envahi la gare maritime et le bastion de l’Estran. Les survivants du 1er RB font une dernière résistance sur et autour du Bastion n° 1, avant d’être submergés à 15h30.
Le 2e CRRK se replie des trois ponts entre la vieille et la nouvelle ville, sur une ligne allant du port à la cathédrale entre la rue Notre Dame et la rue Maréchaux, à 600 yd (549 m) d’un des ponts. Les troupes de la Citadelle commencent à montrer des drapeaux blancs. Des chars allemands traversent le Pont Freycinet et les troupes britanniques se dispersent, n’ayant pas d’armes pour engager les chars. À 16 heures, la nouvelle ligne s’effondre et le 2e KRRC reçoit l’ordre « chacun pour soi », après quoi seule la compagnie B combat en tant qu’unité, n’ayant pas reçu l’ordre de se replier vers le port. Les occupants de la Citadelle s’aperçoivent que l’artillerie allemande a cessé le feu et se retrouvent encerclés vers 15h00 ; un officier français arrive, avec la nouvelle que Le Tellier s’est rendu.
Durant la journée, la RAF effectue 200 sorties près de Calais, avec six pertes de chasseurs du 17e escadron, qui attaque les bombardiers en piqué Stuka du StG 2, en revendique trois, un Dornier Do 17 et un Henschel Hs 126. Les avions Fairey Swordfish de la Fleet Air Arm (FAA) bombardent les troupes allemandes près de Calais et les escortes du 54e Escadron abattent trois Bf 110 et un Bf 109, pour une perte de trois appareils. À midi, le 605e escadron a abattu quatre Stukas du StG 77 et un Hs 126, pour une perte d’un Hurricane. Le JG 2 protège les Ju 87, repousse les attaques du 17e escadron et il ne semble pas y avoir de pertes allemandes, tandis qu’il abat le Blenheim lors d’une sortie de reconnaissance. Le I Jagdgeschwader 3 a pu effectuer des balayages de chasse au-dessus de Calais après midi, alors que la bataille était presque terminée. Sept Bf 109 ont engagé un vol de Hurricanes, le dogfight s’étendant au-dessus de Calais ; un Hurricane a été abattu sans perte pour le JG 3.