Recapitalisation à effet de levier

Qu’est-ce que la recapitalisation à effet de levier ?

Une recapitalisation à effet de levier est une opération de financement d’entreprise dans laquelle une société modifie sa structure de capitalisation en remplaçant la majorité de ses capitaux propres par un ensemble de titres de créance comprenant à la fois une dette bancaire senior et une dette subordonnée. Une recapitalisation à effet de levier est également appelée recap à effet de levier. En d’autres termes, l’entreprise va emprunter de l’argent afin de racheter des actions qui ont été émises précédemment, et réduire le montant des capitaux propres dans sa structure de capital. Les cadres supérieurs/employés peuvent recevoir des capitaux propres supplémentaires, afin d’aligner leurs intérêts sur ceux des détenteurs d’obligations et des actionnaires.

En général, une recapitalisation à effet de levier est utilisée pour préparer l’entreprise à une période de croissance, car une structure de capitalisation qui fait appel à l’endettement est plus avantageuse pour une entreprise en période de croissance. Les recapitalisations à effet de levier sont également populaires pendant les périodes où les taux d’intérêt sont bas, car les taux d’intérêt bas peuvent rendre l’emprunt d’argent pour rembourser la dette ou les capitaux propres plus abordable pour les entreprises.

Les recapitalisations à effet de levier diffèrent des recapitalisations de dividendes à effet de levier. Dans les recapitalisations de dividendes, la structure du capital reste inchangée parce que seul un dividende spécial est versé.

Comprendre la recapitalisation à effet de levier

Les recapitalisations à effet de levier ont une structure similaire à celle employée dans les rachats par effet de levier (LBO), dans la mesure où elles augmentent considérablement le levier financier. Mais contrairement aux LBO, elles peuvent rester cotées en bourse. Les actionnaires sont moins susceptibles d’être affectés par les recapitalisations à effet de levier que par les nouvelles émissions d’actions, car l’émission de nouvelles actions peut diluer la valeur des actions existantes, alors que l’emprunt d’argent ne le fait pas. Pour cette raison, les recapitalisations à effet de levier sont considérées plus favorablement par les actionnaires.

Elles sont parfois utilisées par les sociétés de capital-investissement pour sortir prématurément d’une partie de leur investissement ou comme source de refinancement. Et elles ont des impacts similaires aux rachats par effet de levier, sauf s’il s’agit de recapitalisations de dividendes. Le recours à la dette peut offrir un avantage fiscal, qui peut compenser les frais d’intérêts supplémentaires. C’est ce que l’on appelle le théorème de Modigliani-Miller, qui montre que la dette offre des avantages fiscaux auxquels les capitaux propres ne donnent pas accès. Et les recapitalisations avec effet de levier peuvent augmenter le bénéfice par action (BPA), le rendement des capitaux propres et le ratio cours/valeur comptable. Emprunter de l’argent pour rembourser des dettes plus anciennes ou racheter des actions permet également aux entreprises d’éviter le coût d’opportunité de le faire avec les bénéfices gagnés.

Comme les LBO, les recapitalisations à effet de levier incitent la direction à être plus disciplinée et à améliorer l’efficacité opérationnelle, afin de faire face à des paiements d’intérêts et de capital plus importants. Elles s’accompagnent souvent d’une restructuration, au cours de laquelle l’entreprise vend des actifs qui sont redondants ou qui ne sont plus stratégiques afin de réduire la dette. Toutefois, le danger est qu’un endettement extrêmement élevé peut conduire une entreprise à perdre son orientation stratégique et à devenir beaucoup plus vulnérable à des chocs inattendus ou à une récession. Si l’environnement actuel de la dette change, l’augmentation des charges d’intérêts pourrait menacer la viabilité de l’entreprise.

Histoire de la recapitalisation à effet de levier

Les recapitalisations à effet de levier ont été particulièrement populaires à la fin des années 1980, lorsque la grande majorité d’entre elles ont été utilisées comme une défense contre les prises de contrôle dans les industries matures qui ne nécessitent pas de dépenses d’investissement continues importantes pour rester compétitives. L’augmentation de la dette au bilan, et donc de l’effet de levier d’une entreprise agit comme une protection anti-requins contre les prises de contrôle hostiles par des raiders d’entreprise.

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