Pelléas et Mélisande (opéra)

Acte 1Edit

Scène 1 : Une forêt

Le prince Golaud, petit-fils du roi Arkel d’Allemonde, s’est perdu en chassant dans la forêt. Il découvre une jeune fille effrayée et en pleurs, assise près d’une source dans laquelle on aperçoit une couronne. Elle révèle qu’elle s’appelle Mélisande mais ne dit rien d’autre sur ses origines et refuse de laisser Golaud récupérer sa couronne dans l’eau. Golaud la persuade de venir avec lui avant que la forêt ne devienne sombre.

La première Mélisande, Mary Garden, sur une photo colorisée publiée dans l’édition spéciale du Théatre sur l’opéra en 1908.

Scène 2 : Une pièce du château

Six mois ont passé. Geneviève, la mère des princes Golaud et Pelléas, lit une lettre au roi Arkel, âgé et presque aveugle. Elle a été envoyée par Golaud à son frère Pelléas. Golaud y révèle qu’il a épousé Mélisande, alors qu’il ne la connaît pas plus que le jour de leur première rencontre. Golaud craint qu’Arkel ne se mette en colère contre lui et demande à Pelléas de voir comment il réagit à la nouvelle. Si le vieil homme est favorable, Pelléas devra allumer une lampe depuis la tour face à la mer le troisième jour ; si Golaud ne voit pas la lampe briller, il prendra la mer et ne reviendra jamais chez lui. Arkel avait prévu de marier le veuf Golaud à la princesse Ursule afin de mettre fin « aux longues guerres et aux anciennes haines », mais il s’incline devant le destin et accepte le mariage de Golaud avec Mélisande. Pelléas entre, en pleurs. Il a reçu une lettre de son ami Marcellus, qui est sur son lit de mort, et veut voyager pour lui faire ses adieux. Arkel pense que Pelléas devrait attendre le retour de Golaud, et lui rappelle aussi son propre père, alité dans le château. Geneviève dit à Pelléas de ne pas oublier d’allumer la lampe pour Golaud.

Scène 3 : Devant le château

Geneviève et Mélisande se promènent dans le parc du château. Mélisande remarque combien les jardins et la forêt environnants sont sombres. Pelléas arrive. Ils regardent la mer et remarquent un grand navire qui part et un phare qui brille, Mélisande prédit qu’il va couler. La nuit tombe. Geneviève part s’occuper d’Yniold, le jeune fils de Golaud, issu de son précédent mariage. Pelléas tente de prendre la main de Mélisande pour l’aider à descendre le chemin escarpé mais elle refuse en disant qu’elle tient des fleurs. Il lui dit qu’il devra peut-être s’absenter demain. Mélisande lui demande pourquoi.

Acte 2Edit

Pelléas et Mélisande près du puits (peinture d’Edmund Leighton)

Scène 1 : Un puits dans le parc

C’est une chaude journée d’été. Pelléas a conduit Mélisande à l’un de ses endroits préférés, le « puits des aveugles ». On y croyait autrefois qu’il possédait des pouvoirs miraculeux pour guérir la cécité mais depuis que la vue du vieux roi a commencé à baisser, on n’y vient plus. Mélisande s’allonge sur le rebord de marbre du puits et essaie de voir jusqu’au fond. Ses cheveux se détachent et tombent dans l’eau. Pelléas remarque qu’ils sont extraordinairement longs. Il se souvient que Golaud a rencontré Mélisande pour la première fois près d’une source et lui demande s’il a essayé de l’embrasser à ce moment-là, mais elle ne répond pas. Mélisande joue avec la bague que Golaud lui a donnée, la lançant en l’air jusqu’à ce qu’elle glisse de ses doigts dans le puits. Pelléas lui dit de ne pas s’inquiéter mais elle n’est pas rassurée. Il remarque également que l’horloge sonnait midi lorsque la bague est tombée dans le puits. Mélisande lui demande ce qu’elle doit dire à Golaud. Il répond : « la vérité ».

Scène 2 : Une chambre du château

Golaud est allongé dans son lit avec Mélisande à son chevet. Il est blessé, il est tombé de son cheval à la chasse. Le cheval s’est soudainement emballé sans raison au moment où l’horloge sonne midi. Mélisande éclate en sanglots et dit qu’elle se sent mal et malheureuse au château. Elle veut partir avec Golaud. Il lui demande la raison de son malheur mais elle refuse de le dire. Lorsqu’il lui demande si le problème est Pelléas, elle répond qu’il n’en est pas la cause mais qu’elle pense qu’il ne l’aime pas. Golaud lui dit de ne pas s’inquiéter : Pelléas peut se comporter bizarrement et il est encore très jeune. Mélisande se plaint de la morosité du château, aujourd’hui c’était la première fois qu’elle voyait le ciel. Golaud dit qu’elle est trop vieille pour pleurer pour de telles raisons et prend ses mains pour la réconforter et remarque que l’alliance a disparu. Golaud est furieux, Mélisande prétend qu’elle l’a fait tomber dans une grotte au bord de la mer où elle est allée ramasser des coquillages avec le petit Yniold. Golaud lui ordonne d’aller la chercher immédiatement avant que la marée ne monte, alors que la nuit est tombée. Lorsque Mélisande répond qu’elle a peur d’y aller seule, Golaud lui dit d’emmener Pelléas avec elle.

Scène 3 : Devant une grotte

Pelléas et Mélisande descendent vers la grotte dans l’obscurité totale. Mélisande a peur d’entrer, mais Pelléas lui dit qu’elle devra décrire l’endroit à Golaud pour prouver qu’elle y est allée. La lune sort en éclairant la grotte et révèle trois mendiants qui dorment dans la grotte. Pelléas explique qu’il y a une famine dans le pays. Il décide qu’ils devront revenir un autre jour.

Acte 3Edit

Mary Garden dans le rôle de Mélisande

Scène 1 : Une des tours du château

Mélisande est à la fenêtre de la tour et chante une chanson (Mes longs cheveux) en se peignant les cheveux. Pelléas apparaît et lui demande de se pencher pour qu’il puisse lui baiser la main car il s’en va le lendemain. Il ne peut pas atteindre sa main mais ses longs cheveux tombent de la fenêtre et il les embrasse et les caresse à la place. Pelléas s’amuse à attacher les cheveux de Mélisande à un saule, malgré les protestations de la jeune femme qui craint que quelqu’un ne les voie. Une volée de colombes s’envole. Mélisande panique lorsqu’elle entend les pas de Golaud s’approcher. Golaud rejette Pelléas et Mélisande comme n’étant rien d’autre qu’une paire d’enfants et entraîne Pelléas.

Scène 2 : Les voûtes du château

Golaud fait descendre Pelléas dans les voûtes du château, qui contiennent les cachots et une piscine stagnante qui a « l’odeur de la mort ». Il dit à Pelléas de se pencher et de regarder dans le gouffre pendant qu’il le tient en sécurité. Pelléas trouve l’atmosphère étouffante et ils partent.

Scène 3 : Une terrasse à l’entrée des voûtes

Pelléas est soulagé de respirer à nouveau l’air frais. Il est midi. Il aperçoit Geneviève et Mélisande à une fenêtre de la tour. Golaud dit à Pelléas qu’il ne faut pas renouveler le « jeu enfantin » entre lui et Mélisande hier soir. Mélisande est enceinte et le moindre choc pourrait perturber sa santé. Ce n’est pas la première fois qu’il remarque qu’il pourrait y avoir quelque chose entre Pelléas et Mélisande mais Pelléas doit l’éviter autant que possible sans que cela paraisse trop évident.

Scène 4 : Devant le château

Golaud est assis avec son petit fils, Yniold, dans l’obscurité qui précède l’aube et l’interroge sur Pelléas et Mélisande. Le garçon révèle peu de choses que Golaud veut savoir car il est trop innocent pour comprendre ce qu’il demande. Il dit que Pelléas et Mélisande se disputent souvent à propos de la porte et qu’ils ont dit à Yniold qu’il sera un jour aussi grand que son père. Golaud est perplexe en apprenant qu’ils (Pelléas et Mélisande) ne renvoient jamais Yniold car ils ont peur quand il n’est pas là et continuent à pleurer dans le noir. Il avoue qu’il a vu une fois Pelléas et Mélisande s’embrasser « quand il pleuvait ». Golaud soulève son fils sur ses épaules pour espionner Pelléas et Mélisande par la fenêtre mais Yniold dit qu’ils ne font rien d’autre que regarder la lumière. Il menace de crier si Golaud ne le laisse pas descendre à nouveau. Golaud l’emmène.

Acte 4Edit

Scène 1 : Une chambre du château

Pelléas annonce à Mélisande que son père va mieux et lui a demandé de partir en voyage. Il organise une dernière rencontre avec Mélisande près du puits des aveugles dans le parc.

Acte 4, scène 2, dans la production originale, scénographie de Ronsin

Scène 2 : Le même

Arkel raconte à Mélisande qu’il a eu pitié d’elle lorsqu’elle est arrivée au château « avec l’air étrange et ahuri de quelqu’un qui attend constamment une calamité ». Mais maintenant, cela va changer et Mélisande va « ouvrir la porte à une nouvelle ère que je prévois ». Il lui demande de l’embrasser. Golaud fait irruption avec du sang sur le front – il prétend que c’est dû à une haie d’épines. Lorsque Mélisande tente d’essuyer le sang, il lui ordonne avec colère de ne pas le toucher et exige son épée. Il dit qu’un autre paysan est mort de faim. Golaud remarque que Mélisande tremble et lui dit qu’il ne va pas la tuer avec son épée. Il se moque de la « grande innocence » qu’Arkel dit voir dans les yeux de Mélisande. Il lui ordonne de les fermer ou « je les fermerai pour longtemps ». Il dit à Mélisande qu’elle le dégoûte et la traîne dans la pièce par les cheveux. Lorsque Golaud s’en va, Arkel lui demande s’il est ivre. Mélisande répond simplement qu’il ne l’aime plus. Arkel commente : « Si j’étais Dieu, j’aurais pitié du cœur des hommes ».

Scène 3 : Un puits dans le parc

Yniold tente de soulever un rocher pour libérer sa boule d’or, qui est coincée entre celui-ci et des rochers. Alors que la nuit tombe, il entend un troupeau de moutons cesser soudainement de bêler. Un berger explique qu’ils se sont engagés sur un chemin qui ne mène pas à la bergerie, mais ne répond pas lorsque Yniold lui demande où ils vont dormir. Yniold part chercher quelqu’un à qui parler.

Scène 4 : Le même

Pelléas arrive seul au puits. Il s’inquiète d’être devenu profondément impliqué avec Mélisande et craint les conséquences. Il sait qu’il doit partir mais d’abord, il veut voir Mélisande une dernière fois et lui dire des choses qu’il a gardées pour lui. Mélisande arrive. Elle a pu s’éclipser sans que Golaud ne s’en aperçoive. Elle est d’abord distante, mais lorsque Pelléas lui annonce qu’il part, elle devient plus affectueuse. Après lui avoir avoué son amour pour elle, Mélisande lui avoue qu’elle l’aime depuis qu’elle l’a vu pour la première fois. Pelléas entend les serviteurs fermer les portes du château pour la nuit. Ils sont maintenant enfermés dehors, mais Mélisande dit que c’est pour le mieux. Pelléas se résigne lui aussi au destin. Après qu’ils se soient embrassés, Mélisande entend quelque chose bouger dans l’ombre. C’est Golaud, qui a observé le couple derrière un arbre. Golaud frappe de son épée un Pelléas sans défense et le tue. Mélisande est également blessée mais elle s’enfuit dans les bois en disant à un Pelléas mourant qu’elle n’a pas de courage.

Acte 5Edit

Acte 5 dans la production originale, scénographie de Lucien Jusseaume

Une chambre du château

Mélisande dort dans un lit de malade après avoir donné naissance à son enfant. Le médecin assure à Golaud que, malgré sa blessure, son état n’est pas grave. Accablé par la culpabilité, Golaud affirme qu’il a tué sans raison. Pelléas et Mélisande se sont simplement embrassés « comme un frère et une sœur ». Mélisande se réveille et demande qu’on ouvre une fenêtre pour voir le coucher du soleil. Golaud demande au médecin et à Arkel de quitter la pièce pour pouvoir parler seul à Mélisande. Il s’en veut pour tout et implore le pardon de Mélisande. Golaud presse Mélisande d’avouer son amour interdit pour Pelléas. Elle maintient son innocence malgré les supplications de plus en plus désespérées de Golaud qui lui demande de dire la vérité. Arkel et le médecin reviennent. Arkel demande à Golaud d’arrêter avant de tuer Mélisande, mais celui-ci répond : « Je l’ai déjà tuée ». Arkel tend à Mélisande son nouveau-né, une petite fille, mais elle est trop faible pour soulever l’enfant dans ses bras et remarque que le bébé ne pleure pas et qu’elle va vivre une triste existence. La pièce se remplit de femmes de service, sans que l’on sache qui les a convoquées. Mélisande meurt tranquillement. Au moment de la mort, les servantes tombent à genoux. Arkel réconforte Golaud qui sanglote.

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