Neuropathie périphérique anti-MAG

Qu’est-ce que la neuropathie périphérique anti-MAG ?

La neuropathie périphérique anti-MAG est une maladie très rare, constituant peut-être 5% des troubles de type CIDP. L’anti-MAG survient lorsque le système immunitaire de l’organisme développe des anticorps contre une glycoprotéine clé (glycoprotéine associée à la myéline, ou MAG). Le MAG est essentiel au maintien d’un système nerveux périphérique sain.

Ce trouble se caractérise principalement par une perte sensorielle distale dans les extrémités (mains et pieds), une sensation de fourmillement dans les membres affectés, un tremblement léger à modéré et un mauvais équilibre qui peut entraîner des difficultés à marcher. Au fur et à mesure que la maladie progresse, les individus développent également une certaine faiblesse musculaire. Quatre-vingt-dix pour cent des patients sont des hommes, et la plupart d’entre eux ont la cinquantaine ou la soixantaine.

L’anti-MAG diffère de la PDCI en ce sens qu’il ne s’agit pas d’une maladie inflammatoire, et par conséquent, les traitements typiques de la PDCI ne sont généralement efficaces que de façon transitoire chez ces patients.

Qu’est-ce qui cause l’anti-MAG ?

La myéline est une partie importante du système nerveux périphérique. Elle enveloppe l’axone du nerf (la longue partie filiforme d’une cellule nerveuse) comme l’isolant autour d’un fil électrique. Les nerfs s’étendent de la moelle épinière au reste du corps, stimulant la contraction musculaire et transmettant les informations sensorielles aux récepteurs du système nerveux situés dans la peau et les articulations. Cette isolation (myéline) permet aux impulsions électriques de se déplacer efficacement le long de l’axone du nerf. Lorsque la myéline est endommagée ou retirée, ces impulsions électriques sont ralenties ou perdues, et les messages transmis par le cerveau sont perturbés et peuvent ne jamais arriver à leur destination finale.

Le MAG est un type particulier de glycoprotéine que l’on trouve dans la gaine de myéline et dans les cellules de Schwann, qui sont les cellules responsables de la création et du maintien des gaines de myéline sur les axones nerveux. On pense que le MAG joue un rôle dans une cascade de signalisation qui « active » les cellules de Schwann, ce qui conduit à une production normale de myéline et à une activité nerveuse périphérique saine.

Dans la neuropathie périphérique anti-MAG, l’organisme produit des anticorps IgM sériques qui se lient au MAG, empêchant celui-ci de signaler aux cellules de Schwann et à la myéline de faire leur travail. Il en résulte une perte de la fonction normale des nerfs, ce qui entraîne des problèmes dans les fonctions sensorielles et motrices.

On ne sait toujours pas ce qui pousse l’organisme à créer des anticorps anti-MAG en premier lieu. Dans environ 98 % des cas, les anticorps anti-MAG sont le résultat d’une expansion anormale (augmentation du nombre) d’une seule cellule productrice d’anticorps. Cette affection est appelée gammapathie monoclonale. Les gammapathies monoclonales sont des protéines irrégulières produites par ces cellules. Ces protéines sont appelées immunoglobulines et il en existe différents types : immunoglobuline G (IgG), IgA, IgM, IgD et IgE. Dans la neuropathie anti-MAG, la gammapathie monoclonale est de type IgM. La plupart des gammapathies monoclonales ne sont pas associées à des neuropathies ou à d’autres maladies, mais elles peuvent parfois être malignes. Votre neurologue peut vous adresser à un hématologue pour exclure d’autres maladies.

Comment les anti-MAG sont-ils diagnostiqués ?

La détection de la neuropathie anti-MAG commence par l’identification des symptômes du patient :

  • Perte sensorielle commençant des orteils aux doigts
  • Perte des sens vibratoires
  • Démarche instable
  • Témors dans les mains et les jambes

Le diagnostic procède à un examen neurologique. Si l’examen indique que le patient souffre d’une neuropathie périphérique, on procède alors à la recherche d’une gammapathie monoclonale IgM et à un test électrodiagnostique. Si le bilan sanguin et/ou l’EMG sont anormaux, un test sanguin pour la neuropathie anti-MAG est effectué. D’autres analyses sanguines seront effectuées pour exclure une autre cause de l’état du patient. Certains patients auront une protéine élevée dans leur liquide céphalo-rachidien, qui peut être obtenu par une ponction lombaire.

Comment traite-t-on les anti-MAG ?

Il existe de nombreux traitements thérapeutiques qui ont été utilisés pour la neuropathie anti-MAG. La plupart de ces traitements sont censés réduire les niveaux d’anticorps anti-MAG.

  • Rituximab : Une des options de traitement les plus prometteuses, il s’agit lui-même d’un anticorps qui se lie aux cellules B- (cellules qui fabriquent les anticorps) et les élimine du sang, coupant ainsi la production d’anticorps anti-MAG à la source. Les études ne sont pas concluantes, mais il semblerait que la plupart des patients voient leurs capacités sensorielles et motrices s’améliorer au cours des premiers mois de traitement. Il existe toutefois un risque de voir apparaître d’autres infections et maladies qui seraient normalement prévenues par un système immunitaire intact. Habituellement, cela n’est pas prescrit à moins que les symptômes ne deviennent graves.
  • Cyclophosphamide : La cyclophosphamide est un médicament souvent utilisé dans le traitement des lymphomes. Il agit en tuant les cellules qui se divisent rapidement, comme les cellules B productrices d’anticorps, ce qui a pour effet de diminuer le taux d’anticorps. Cela entraîne des améliorations significatives chez les personnes atteintes de neuropathie anti-MAG en soulageant la perte sensorielle et en contribuant à améliorer la qualité de vie en quelques mois seulement. Il existe cependant un risque de cancer à long terme avec l’utilisation chronique de ce traitement.
  • IVIg (Immunoglobuline intraveineuse) : Les perfusions d’IgIV n’aident qu’un petit segment de patients dans la phase initiale de la maladie. Il n’est pas très efficace pour traiter les neuropathies anti-MAG.
  • Les stéroïdes et les traitements par échange plasmatique ne sont pas recommandés pour les anti-MAG.
  • Les autres agents qui ciblent les lymphocytes et en particulier les cellules B sont envisagés sur une base individuelle. Cela se fait fréquemment en collaboration avec un hématologue.

Les immunothérapies actuelles – bien que temporairement efficaces chez certains patients – sont associées à des effets secondaires considérables qui limitent leur utilisation prolongée et leur efficacité. Elles doivent être réservées aux patients altérés dans leurs activités quotidiennes ou aux patients en phase progressive de la maladie.

Vivre avec l’anti-MAG

La progression de l’anti-MAG est plus lente et moins sévère que celle du PIDC, et de nombreux patients continuent à mener une vie relativement normale tout en gérant leurs symptômes avec de simples exercices ou des traitements médicamenteux. Habituellement, seuls 10 % des patients deviennent gravement handicapés et se déplacent en fauteuil roulant.

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