Logan Act, législation promulguée par le Congrès des États-Unis (1799) qui interdit aux citoyens privés d’engager une correspondance non autorisée avec des gouvernements étrangers. Dans sa version modifiée, la loi se lit comme suit :
Tout citoyen des Etats-Unis, où qu’il se trouve, qui, sans l’autorité des Etats-Unis, entame ou poursuit directement ou indirectement une correspondance ou des relations avec un gouvernement étranger ou tout officier ou agent de celui-ci, en relation avec des différends ou des controverses avec les Etats-Unis, ou pour faire échec aux mesures des Etats-Unis, sera condamné à une amende en vertu de ce titre ou à un emprisonnement de trois ans au maximum, ou aux deux.
Cette section ne réduira pas le droit d’un citoyen de s’adresser, lui-même ou son agent, à tout gouvernement étranger ou à ses agents pour la réparation de tout préjudice qu’il peut avoir subi de la part de ce gouvernement ou de l’un de ses agents ou sujets.
Durant les années 1790, les tensions étaient fortes entre les États-Unis et la France. En 1778, la France s’était formellement alliée aux 13 colonies américaines et le soutien militaire et financier français était essentiel au succès de la Révolution américaine. Alors que la Révolution française s’intensifie et que l’ancien régime est balayé en 1789, le gouvernement révolutionnaire français se tourne vers les États-Unis pour obtenir un soutien. Alors que les puissances européennes tentent d’étouffer les tentatives de la France d’exporter sa révolution, les factions au sein du cabinet du président américain George Washington préconisent une série de réponses aux guerres révolutionnaires françaises. Washington souhaite adhérer à une politique de stricte neutralité entre les belligérants, tandis que le secrétaire au Trésor Alexander Hamilton cherche à resserrer les liens avec la Grande-Bretagne. Le secrétaire d’État Thomas Jefferson, qui venait de rentrer d’une mission de cinq ans à Paris, encourageait une politique pro-française selon les termes du traité de 1778. Finalement, les Fédéralistes d’Hamilton l’emportent dans le débat, et les Français sont furieux lorsque les États-Unis adoptent le traité Jay en 1794. Le traité adoucit les relations et étend les liens commerciaux avec la Grande-Bretagne. La France, interprétant cela comme une violation du traité de 1778, place un embargo sur les navires marchands américains et retient les marins.
En 1797, le président américain John Adams a envoyé trois ministres américains en France pour négocier un accord commercial visant à protéger la navigation américaine. Ces représentants ont été approchés par trois agents français (identifiés comme X, Y et Z dans la correspondance diplomatique), qui ont sollicité un pot-de-vin avant même le début des négociations. L’affaire XYZ qui en résulta provoqua un tollé aux États-Unis.
Pour éviter la guerre, l’homme d’État George Logan se rend en France en 1798 en tant que simple citoyen pour rencontrer des représentants du gouvernement. Bien qu’il ait réussi à conclure un pacte par lequel la France cessait toute action préjudiciable aux navires marchands américains, il fut critiqué à son retour aux États-Unis. Les opposants politiques qualifient ses actes de trahison. Le 30 janvier 1799, la loi Logan a donc été adoptée par le Congrès américain pour empêcher tout individu de correspondre avec un gouvernement étranger sans l’autorisation du gouvernement américain. La loi Logan n’a été utilisée que dans une seule mise en accusation (au début du 19e siècle), mais cette affaire n’a jamais été poursuivie.