Le nouveau Mac Mini d’Apple a un défaut majeur

Cette mémoire vive n’est pas géniale

Photo : Apple

Cette semaine, Apple a mis à jour sa gamme Mac Mini, avec le nouveau silicium maison de la société. La société a même réduit de 100 dollars le prix de l’ancien Mac Mini, ce qui en fait le moyen le moins cher d’essayer le nouveau processeur M1. Du moins, à court terme.

Cependant, Apple a également supprimé la possibilité de mettre à niveau la mémoire vive du Mac Mini, la plafonnant à 16 Go. Cette décision pourrait gravement entraver la durée de vie du Mac Mini, obligeant les utilisateurs à passer à un nouvel appareil plus tôt qu’ils ne l’auraient fait avec la possibilité d’ajouter plus de RAM.

La mise à niveau du matériel de tout ordinateur est un excellent moyen de le faire durer plus longtemps, d’économiser de l’argent et de réduire les déchets électroniques. L’échange d’un nouveau processeur pour le rendre plus rapide, ou l’ajout de stockage supplémentaire, coûte moins cher et évite aux vieux ordinateurs d’être mis en décharge, mais ces types de mises à niveau sont difficiles sur la plupart des Mac récents.

L’une des rares exceptions a été la mise à niveau de la RAM sur certaines versions récentes du Mac Mini, une bouée de sauvetage pour garder ces vieux appareils en circulation.

Le Mac Mini a une relation compliquée avec la réparabilité. Pour la version de l’appareil sortie en 2014, Apple a pris la décision de souder le module de mémoire directement sur la carte logique, rendant impossible toute mise à niveau après l’achat. La quantité maximale de mémoire que les clients pouvaient acheter au moment de l’achat était de 16 Go.

« Pouvoir ajouter de la mémoire à un appareil est l’une des meilleures façons de prolonger sa durée de vie utile »

Pour le rafraîchissement de 2018, cependant, Apple a fait marche arrière. La mémoire vive était à nouveau upgradable par l’utilisateur. Mieux encore, il supportait jusqu’à 64 Go de RAM, soit quatre fois plus que le Mac Mini précédent. C’était une énorme aubaine pour la durée de vie de l’appareil. « Pouvoir ajouter de la mémoire à un appareil est l’un des meilleurs moyens de prolonger sa durée de vie utile », a expliqué à Debugger Kevin Purdy, défenseur de la réparation à l’organisation iFixit. « Chaque nouvelle version de Mac OS exige un peu plus de son ordinateur hôte pour les nouvelles fonctionnalités et les applications mises à jour. Ne pas être en mesure d’utiliser les dernières mises à jour de l’OS signifie également perdre l’accès à d’importants correctifs de sécurité et de bogues, ce qui limite également la durée de vie utile d’un ordinateur. »

Pourtant, Apple a une fois de plus fait marche arrière. Avec le passage au nouveau silicium d’Apple, les différentes puces qui composent habituellement un Mac (ou un PC) comme le CPU, le GPU, et oui, la RAM, sont maintenant toutes sur une seule puce : le M1. Cette puce est (une fois de plus) soudée directement à la carte logique, ce qui rend impossible toute mise à niveau après la fabrication.

Le modèle de système sur puce (ou SoC) est un modèle que les appareils mobiles utilisent depuis longtemps. En général, les téléphones mobiles ne durent pas aussi longtemps, et les propriétaires sont moins susceptibles de mettre à niveau les pièces individuelles pour les faire durer plus longtemps (même s’ils devraient – du moins quand il est possible de le faire en premier lieu). Du point de vue d’Apple, cette décision est justifiée par l’amélioration des performances et de l’efficacité par rapport à l’utilisation d’un module de mémoire distinct. La société n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire sur la limite de 16 Go.

Kyle Wiens, le PDG d’iFixit, n’est pas enthousiasmé par ce changement.

« Nous sommes enthousiasmés par les améliorations de performance avec le nouveau silicium d’Apple. Les charges de travail de demain vont nécessiter de plus en plus de mémoire, et limiter les mises à niveau de la RAM est un pas en arrière. Les propriétaires de Mac doivent avoir la certitude qu’ils pourront mettre à niveau et réparer leurs systèmes pendant les années à venir », a déclaré M. Wiens à Debugger. « La possibilité de mettre à niveau la RAM a permis au Mac Mini de vraiment se démarquer, et nous sommes déçus qu’Apple supprime une fonctionnalité essentielle. »

Pour compliquer les choses, non seulement le nouveau Mac Mini a une fois de plus supprimé la possibilité de mettre à niveau sa RAM, mais les clients ne peuvent la mettre à niveau que jusqu’à 16 Go au moment de l’achat. C’est la même limite que celle imposée au Mac Mini de 2014. Apple s’empresse de prétendre que son Mac Mini actuel est plus puissant que les versions antérieures d’un ordre de grandeur, mais il est limité par les mêmes restrictions de RAM qu’il a depuis six ans.

Peu importe la rapidité des processeurs d’Apple, les applications qui s’exécutent dessus doivent toujours prendre de l’espace en mémoire, et ces applications deviennent plus grandes avec le temps. Sur les appareils disposant de moins de RAM, cela signifie que moins d’applications et de fichiers peuvent tenir en mémoire et doivent donc être rechargés à partir de disques de stockage comparativement plus lents à la place. Cela se traduit par des temps de chargement plus longs, un traitement plus lent des fichiers volumineux et une lenteur générale, l’ordinateur luttant pour faire ce dont l’utilisateur a besoin à tout moment.

Il en coûte également la bagatelle de 200 $ pour passer de 8 Go à 16 Go de RAM sur le nouveau Mac Mini. Il en coûte un peu plus de la moitié pour obtenir 32 Go de RAM sur l’ancien Mac Mini. La prime qu’Apple demande pour une maigre mise à niveau de la RAM est stupéfiante.

Placer un plafond aussi bas sur la RAM tout en promettant des performances massives frappe des notes dissonantes. Les deux messages sont en contradiction l’un avec l’autre. Comme l’explique Purdy, « le logiciel s’étend pour remplir les ressources matérielles moyennes dont il dispose, comme le volume de gaz dans un récipient. » 16 Go pourraient suffire à la personne moyenne effectuant un travail de bureau quotidien de base, mais cela ne fera qu’accroître la contrainte pour les tâches mêmes – jeu, création musicale et art numérique – qu’Apple utilise pour promouvoir son nouveau Mac Mini.

Aujourd’hui, 16 Go peuvent sembler un peu justes pour les artistes ou les joueurs. Après quelques années, ce sera carrément étouffant.

Le modèle SoC fonctionne mieux dans les appareils mobiles, où les ingénieurs doivent utiliser efficacement l’espace dont ils disposent. Dans un appareil stationnaire comme le Mac Mini, les avantages de cette approche sont moins évidents. « Il est également étrange que le Mac Mini, parmi tous les appareils, soit victime du syndrome d’attachement à la RAM (RAS) », explique Purdy. « La taille n’est pas vraiment une préoccupation pour un appareil susceptible de se poser sur, ou sous, un bureau. »

Le Mac Pro, à titre de comparaison, permet aux utilisateurs d’ajouter ou de remplacer la mémoire, les cartes d’extension et le stockage. Ces mises à niveau sont explicitement approuvées avec des instructions étape par étape sur le site Web d’Apple. Et s’il est logique que les stations de travail professionnelles bénéficient de mises à niveau régulières, les réparations ne sont pas une fonctionnalité pro.

« Supprimer la capacité du propriétaire à remplacer ou à mettre à niveau la mémoire sur un Mac Mini semble être une perte nette pour le propriétaire et une économie circulaire », a déclaré Purdy. Cela augmente les chances que le Mac Mini finisse plus tôt dans une décharge, et c’est un pas de plus vers une gamme de Mac moins réparable.

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