Une hallebarde (également appelée halbard, halbert ou voulge suisse) est une arme à perche à deux mains dont l’usage s’est répandu au cours des 14e et 15e siècles. Le mot halberd peut provenir des mots allemands Halm (bâton), et Barte (hache). En allemand moderne, l’arme est appelée Hellebarde. La hallebarde se compose d’une lame de hache surmontée d’une pointe montée sur un long manche. Elle est toujours munie d’un crochet ou d’une épine à l’arrière de la lame de la hache pour saisir les combattants à cheval. Elle est très similaire à certaines formes de voulge dans sa conception et son utilisation. La hallebarde mesurait de 1,5 à 1,8 mètre (5 à 6 pieds) de long.
Histoire
La hallebarde était peu coûteuse à produire et très polyvalente au combat. Comme la hallebarde a finalement été affinée, sa pointe a été plus développée pour lui permettre de mieux faire face aux lances et aux piques (également capables de repousser les cavaliers en approche), tout comme le crochet opposé à la tête de la hache, qui pouvait être utilisé pour tirer les cavaliers au sol. De plus, les hallebardes étaient renforcées par des rebords métalliques sur le manche, ce qui en faisait des armes efficaces pour bloquer d’autres armes comme les épées. Cette capacité augmentait son efficacité au combat, et les hallebardiers experts étaient aussi mortels que n’importe quel autre maître d’armes. Un paysan suisse a utilisé une hallebarde pour tuer Charles le Téméraire, le duc de Bourgogne, mettant ainsi fin de manière décisive aux guerres de Bourgogne, littéralement d’un seul coup. Les chercheurs soupçonnent qu’une hallebarde ou un bec a tranché l’arrière du crâne du roi Richard III lors de la bataille de Bosworth.
La hallebarde était l’arme principale des premières armées suisses au 14e et au début du 15e siècle. Plus tard, les Suisses ont ajouté la pique pour mieux repousser les attaques des chevaliers et rouler sur les formations d’infanterie ennemies, avec la hallebarde, l’épée à main et demi, ou la dague connue sous le nom de Schweizerdolch utilisée pour les combats plus rapprochés. Les Landsknechte allemands, qui ont imité les méthodes de guerre suisses, ont également utilisé la pique, complétée par la hallebarde – mais leur arme latérale de choix était une épée courte appelée Katzbalger.
Tant que les piquiers se battaient contre d’autres piquiers, la hallebarde est restée une arme complémentaire utile pour la poussée des piquiers, mais lorsque leur position est devenue plus défensive, pour protéger les arquebusiers à chargement lent et les mousquetaires à allumettes des attaques soudaines de la cavalerie, le pourcentage de hallebardiers dans les unités de piquiers a régulièrement diminué. La hallebarde a pratiquement disparu en tant qu’arme de rang dans ces formations au milieu du XVIe siècle.
La hallebarde a été utilisée comme arme de garde du corps de la cour pendant des siècles, et est toujours l’arme de cérémonie de la Garde suisse au Vatican. La hallebarde était l’une des armes de poing parfois portées par les officiers de rang inférieur dans les unités d’infanterie européennes du 16e au 18e siècle. Dans l’armée britannique, les sergents ont continué à porter des hallebardes jusqu’en 1793, date à laquelle elles ont été remplacées par des piques avec des barres transversales. La hallebarde du XVIIIe siècle était toutefois devenue un simple symbole de grade, sans tranchant et insuffisamment solide pour être utilisée comme arme. Elle permettait cependant de s’assurer que les fantassins rangés en rang se tenaient correctement alignés les uns par rapport aux autres.
Différents types de hallebardes
- Hippe
- Ji (戟)
- Scorpion
Armes à bâton souvent confondues avec des hallebardes
- Bardiche, type d’arme à bâton glaive connu aux 16e et 17e siècles en Europe de l’Est
- Bill, similaire à une hallebarde mais avec une forme de lame crochetée
- Bisento, une arme à perche avec une grande lame du Japon féodal
- Dagger-axe, une arme chinoise en usage depuis la dynastie Shang (est. 1500BC) qui avait une lame en forme de poignard montée perpendiculairement à une lance
- Fauchard, une lame incurvée au sommet d’une perche de 2 mètres (6 ft 7 in) qui était utilisée en Europe entre les 11e et 14e siècles
- Guisarme, une arme à lame médiévale au bout d’une longue perche ; les conceptions ultérieures ont implanté une petite pointe inversée à l’arrière de la lame
- Glaive, une grande lame, jusqu’à 45 cm (18 in) de long, au bout d’une perche de 2 mètres (6 ft 7 in)
- Guan dao, une arme à perche chinoise du IIIe siècle après J.-C. qui avait une lourde lame avec une pointe à l’arrière
- Hache de Lochaber, une arme écossaise qui avait une lourde lame attachée à une perche de manière similaire à une perche
- Naginata, une arme japonaise qui avait une lame de 30 cm (12 in) – 60 cm (24 in) de long attachée par une garde d’épée à un manche en bois
- Partisan, un grand fer de lance à double lame monté sur un long manche qui avait des saillies de chaque côté pour parer les coups d’épée
- Pollaxe, une hache ou un marteau monté sur un long manche-développé au 14ème siècle pour percer l’armure de plaque portée de plus en plus par les hommes d’armes européens
- Ranseur, une arme à perche composée d’une pointe de lance fixée avec une poignée en croix à sa base, dérivée du spetum plus ancien
- Sponton, une arme du 17e siècle qui consistait en une grande lame avec deux lames latérales montées sur une longue perche de 2 m (6 ft 7 in), considérée comme une pique plus élaborée
- Voulge, une lame grossière à un seul tranchant liée à un manche en bois
- Flèche de guerre, arme improvisée qui se composait de la lame d’une faux attachée verticalement à une hampe
Galerie
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