Effet de l’alcool sur la douleur pelvienne chronique et l’inflammation prostatique dans un modèle murin de prostatite auto-immune expérimentale

Contexte : La prostatite chronique/syndrome de douleur pelvienne chronique (CP/CPPS) est une maladie prévalente de l’appareil urogénital. Il a été signalé que l’alcool est étroitement lié à la CP/CPPS. Ainsi, nous avons voulu vérifier le rôle de l’alcool dans la CP/CPPS et déterminer le mécanisme sous-jacent.

Méthodes : Nous avons induit un modèle de souris de prostatite auto-immune expérimentale (PPA) en injectant par voie intradermique un mélange d’antigènes prostatiques (PAgs) et d’adjuvant complet de Freund aux jours 0 et 28. Les souris ont été traitées à l’alcool (groupes contrôle-alcool et EAP-alcool) ou au véhicule (groupes contrôle-véhicule et EAP-véhicule) du 32e au 42e jour. Quarante-deux jours après l’injection de PAg, l’aspect pathologique des tissus de la prostate a été évalué, et des analyses histologiques de la prostate ont été réalisées. La douleur pelvienne chronique a été évaluée en appliquant des filaments de von Frey sur le bas-ventre. Les cytokines pro-inflammatoires ont été détectées par des tests de dosage immuno-enzymatique. Ensuite, nous avons exploré les effets de l’inhibiteur de NLRP3 MCC950 sur la douleur pelvienne chronique et l’inflammation prostatique dans ce modèle.

Résultats : Les analyses histologiques ont montré une inflammation diffuse dans les tissus stromaux qui étaient caractérisés par une infiltration sévère de neutrophiles et de cellules mononucléaires chez les souris du groupe EAP-alcool par rapport au groupe EAP-véhicule. Les tests de douleur chronique ont montré que la fréquence de réponse était significativement augmentée en utilisant un filament de von Frey à des forces de 0,4, 1,0 et 4,0 g dans le groupe EAP-alcool par rapport au groupe EAP-véhicule (P < .05). Les taux de cytokines pro-inflammatoires, notamment l’interféron (IFN)-γ, le facteur de nécrose tumorale (TNF)-α, l’IL-17 et l’IL-1β, étaient tous significativement plus élevés dans le groupe EAP-alcool que dans le groupe EAP-véhicule (P < ,05). Cependant, entre les groupes contrôle-alcool et contrôle-véhicule, les tests de douleur chronique, les analyses histologiques et les déterminations de cytokines n’ont montré aucune différence. De plus, nos résultats ont démontré que le MCC950 pouvait diminuer le niveau d’expression des protéines liées à l’inflammasome NLRP3, y compris NLRP3, ASC et caspase-1. Les tests de douleur chronique, les essais histologiques et les déterminations de cytokines ont montré que le MCC950 pouvait atténuer la douleur chronique et l’inflammation prostatique par l’inhibition de l’inflammasome NLRP3.

Conclusions : Cette étude indique que l’alcool peut aggraver la sévérité de l’inflammation prostatique dans le modèle EAP en activant l’inflammasome NLRP3. En outre, le rôle du MCC950 dans l’inhibition de l’inflammasome NLRP3 et la diminution de la sécrétion d’IL-1β pour atténuer la gravité de l’EAP peut montrer qu’il s’agit d’un agent thérapeutique prometteur pour le CP/CPPS.

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