E. G. Ravenstein, dont les trois articles sur la migration, le premier publié il y a cent ans, constituent la base de la plupart des recherches modernes sur la migration ; si l’on rassemble les trois articles, ses » lois » ou peut-être plus exactement ses hypothèses, totalisent onze. Cet article examine brièvement la carrière de Ravenstein, les sources sur lesquelles ses « lois » sont basées et certaines des difficultés d’interprétation des données sur le lieu de naissance du recensement britannique. La majeure partie de l’article passe en revue les travaux ultérieurs sur ses onze hypothèses en se référant à la migration interne britannique du XIXe siècle. Les travaux ultérieurs ont confirmé que les migrations se faisaient principalement sur de courtes distances et que la distance moyenne parcourue par les migrants a relativement peu augmenté jusqu’après 1850. Son hypothèse de la progression par étapes n’a toujours pas été vérifiée, mais sa conviction que la plupart des migrations se faisaient de la campagne vers les villes est confirmée, tout comme son identification des contre-courants. Ses idées sur les différences de sexe et d’âge ont été confirmées. Toutefois, ses hypothèses concernant l’importance relative de l’accroissement naturel et de la migration dans la croissance des villes et l’importance relative des facteurs « push » et « pull » dans la cause de la migration méritent d’être approfondies. Ses hypothèses initiales ont été pour la plupart confirmées. Cependant, les défauts des données publiées suggèrent que la migration du XIXe siècle ne sera pas correctement comprise tant que les calendriers des recenseurs pour le siècle n’auront pas été analysés.