Anticorps monoclonaux anti-CGRP et anti-récepteurs du CRGP en tant qu’agents antimigraineux. Différences potentielles de profil de sécurité postulées sur une base physiopathologique

Le peptide lié au gène de la calcitonine (CGRP) est un neurotransmetteur peptidique doté de puissantes propriétés vasodilatatrices. On pense que le CGRP joue un rôle primordial dans la pathogenèse de la migraine. À ce titre, le CGRP et ses récepteurs sont des cibles médicamenteuses évidentes pour de nouveaux agents antimigraineux. Si le développement de petites molécules antagonistes des récepteurs du CGRP a débuté, aucun de ces agents n’est encore disponible en pratique clinique. À l’inverse, les anticorps monoclonaux (ACM) anti-CGRP et antirécepteurs du CGRP ont achevé leur développement clinique et les premiers représentants de ces deux classes sont disponibles sur le marché. Les MAB sont approuvés pour la prévention des crises de migraine dans la migraine chronique ou épisodique, impliquant des traitements à long terme. À la lumière du rôle physiologique exercé par le CGRP dans la régulation du tonus vasculaire, les risques potentiels d’une inhibition à long terme des fonctions du CGRP ont suscité des préoccupations diffuses. Ces préoccupations ont été correctement prises en compte par les mABs antirécepteurs du CGRP, l’erenumab, dans le cadre d’un essai clinique ouvert de 5 ans ; cependant, cette étude est actuellement en cours et les résultats ne sont pas encore disponibles, ce qui laisse une certaine incertitude sur le profil de sécurité à long terme de l’erenumab. Des préoccupations similaires peuvent être soulevées avec les mABs anti-CGRP directs, qui piègent le peptide empêchant l’activation du récepteur. Cependant, il existe des preuves que le CGRP plasmatique est détectable chez les patients traités de façon chronique par des mAB anti-CGRP. Si l’on suppose que le CGRP plasmatique est un marqueur indirect des niveaux de peptides au niveau des récepteurs vasculaires, ce CGRP résiduel maintiendrait un niveau physiologique de stimulation des récepteurs, malgré l’activité antimigraineuse bien établie des mABs. Cela pourrait représenter un avantage potentiel dans le profil de sécurité des mABs anti-CGRP, mais cela doit être confirmé et étendu avec des données sur le CGRP plasmatique libre.

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