Andromaque

Andromaque en captivité par Frederic Leighton (vers 1886)

FamillesModification

Andromaque est née à Thèbes, ville qu’Achille saccagea plus tard, tuant son père Eetion et ses sept frères. Après cela, sa mère mourut de maladie (6,425). Elle fut enlevée à la maison de son père par Hector, qui avait apporté d’innombrables cadeaux de mariage (22.470-72). Ainsi, la maison de Priam constitue le seul soutien familial d’Andromaque. Contrairement à la relation inappropriée de Pâris et Hélène, Hector et Andromaque correspondent à l’idéal grec d’un mariage heureux et productif, ce qui accentue la tragédie de leur malheur commun.

Andromaque est seule après la chute de Troie et la mort de son fils. Notamment, Andromaque reste sans nom dans l’Iliade 22, désignée uniquement comme l’épouse d’Hector (grec alokhos), indiquant la centralité de son statut d’épouse d’Hector et du mariage lui-même pour son identité. Les Grecs divisent les Troyennes en tant que butins de guerre et les séparent définitivement des ruines de Troie et les unes des autres. Les craintes d’Hector concernant la vie d’Andromaque en tant que femme captive se réalisent lorsque sa famille lui est entièrement enlevée par la violence de la guerre et qu’elle accomplit le destin des femmes conquises dans les guerres anciennes (6.450-465). Sans sa structure familiale, Andromaque est une femme déplacée qui doit vivre en dehors des frontières sociétales familières et même sûres.

Rôle dans le deuil de son mariEdit

La découverte progressive par Andromaque de la mort de son mari et ses lamentations immédiates (22.437-515) culminent avec les lamentations plus courtes de Priam et d’Hécube à la mort d’Hector (22.405-36). Conformément aux coutumes traditionnelles du deuil, Andromaque réagit par un accès immédiat et impulsif de chagrin (goos) qui marque le début de la lamentation rituelle. Elle jette ses différentes pièces de coiffure (22.468-72) et entraîne les Troyennes dans le deuil rituel, ce qu’elles font toutes deux (22.405-36). Bien qu’Andromaque adhère à la pratique formelle de la lamentation féminine dans l’épopée homérique, l’émotion brute de sa découverte donne un début misérable à une nouvelle ère de sa vie sans son mari et, finalement, sans foyer. L’étape finale du processus de deuil se produit dans l’Iliade 24 dans le deuil formel et communautaire (thrēnos) au retour du corps d’Hector (24.703-804).

Devoirs en tant qu’épouseModifier

Dans l’Iliade 22, Andromaque est dépeinte comme l’épouse parfaite, tissant un manteau pour son mari dans les chambres les plus intérieures de la maison et préparant un bain en prévision de son retour de la bataille (22.440-6). Elle accomplit ici une action qu’Hector lui avait ordonnée lors de leur conversation dans l’Iliade 6 (6.490-92), et cette obéissance est une autre démonstration de la vertu féminine aux yeux d’Homère. Cependant, Andromaque est vue dans l’Iliade 6 dans un endroit inhabituel pour la femme au foyer traditionnelle, debout devant les remparts de Troie (6.370-373). Les rôles traditionnels des sexes sont également transgressés, car Andromaque donne des conseils militaires à Hector (6.433-439). Bien que son comportement puisse sembler non traditionnel, les temps difficiles perturbent les sphères séparées des hommes et des femmes, exigeant une réponse civique partagée pour la défense de la ville dans son ensemble. La soudaine conférence tactique d’Andromaque est un moyen de garder Hector à proximité, en gardant une section du mur au lieu de combattre dans les plaines. Le rôle d’Andromaque en tant que mère, un élément fondamental de sa position dans le mariage, est souligné dans cette même conversation. Leur fils en bas âge, Astyanax, est également présent sur les remparts et une servante s’occupe de lui. Hector prend son fils à la servante, mais le rend à sa femme, un petit geste qui donne un bon aperçu de l’importance qu’Homère accorde à ses devoirs de mère (6.466-483). Un moment de rapprochement entre la mère et le père se produit dans cette scène lorsque le casque d’Hector effraie Astyanax, apportant un moment de légèreté dans l’histoire. Après la mort d’Hector dans l’Iliade 22, la principale préoccupation d’Andromaque est le sort d’Astyanax, orphelin maltraité (22.477-514).

Dans Les Troyennes d’Euripide, Andromaque se désespère du meurtre de son fils Astyanax et est ensuite donnée à Néoptolème comme concubine. Dans son Andromaque, Euripide dramatise le moment où elle et son enfant ont failli être assassinés par Hermione, l’épouse de Néoptolème et fille d’Hélène et de Ménélas.

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