Amanita virosa (Fr.) Bertill. – Ange destructeur

Phylum : Basidiomycota – Classe : Agaricomycetes – Ordre : Agaricales – Famille : Amanitaceae

Distribution – Histoire taxonomique – Etymologie – Toxicité – Empoisonnement – Identification – Sources de référence

Communément appelé l’ange destructeur, Amanita virosa est un champignon toxique mortel.

Distribution

L’Ange destructeur se trouve peu fréquemment dans les plaines mais est plus abondant dans les zones montagneuses de Grande-Bretagne et d’Irlande. Il n’est pas rare dans les zones de basse altitude du nord de l’Écosse et on le trouve très souvent dans les forêts de conifères scandinaves (qui sont nombreuses !).

En Europe du Nord, les anges destructeurs apparaissent généralement en juillet, août et septembre. Une espèce similaire, l’Amanita verna, communément appelée champignon des fous, apparaît au printemps. Ces deux amanites d’un blanc pur sont presque impossibles à distinguer à partir des seules caractéristiques macroscopiques, mais si vous êtes adepte des tests chimiques, il est alors intéressant de noter que l’Amanita verna ne réagit pas à l’hydroxyde de potassium (KOH) alors que la chair de l’Amanita virosa devient instantanément jaune.

Pour la plupart des gens, les différentes périodes de fructification de l’Amanita virosa et de l’Amanita verna sont assez concluantes. De toute façon séparer les deux n’est pas l’objectif de tout le monde : Les Anges destructeurs ne sont pas des champignons que l’on voudrait ramasser comme nourriture !

Pour une description détaillée du genre Amanita et l’identification des espèces, voir notre Clé simple des Amanita….

Histoire taxonomique

Décrit à l’origine en Suède par Elias Magnus Fries, et nommé Agaricus virosus (la plupart des champignons à branchies ont été initialement placés dans un genre Agaricus géant, maintenant redistribué à de nombreux autres genres), le nom scientifique actuellement accepté Amanita virosa date d’une publication de 1836 par le statisticien français Louis-Adolphe Bertillon (1821 – 1883) dans Dechambre, Dict. Encyclop. Sci. Médic. 3 : 497.

Étymologie

Le nom commun d’Ange destructeur est appliqué également en Amérique du Nord à deux autres membres assez communs du genre Amanita. Il s’agit d’Amanita bisporigera et d’Amanita ocreata, que l’on trouve le plus souvent respectivement dans l’est et l’ouest de l’Amérique du Nord. (En France, on trouve assez fréquemment l’Amanita verna, qui porte elle aussi les noms communs d’Amanita printanière ou, encore une fois, d’Ange destructeur.)

Toxicité

Il convient de redire que tous ces champignons Amanita blanc pur contiennent les mêmes toxines mortelles que celles que l’on trouve dans l’Amanita virosa, l’Ange destructeur, et l’Amanita phalloides, la Chapeau de la mort (ou Coupe de la mort, comme on l’appelle plus généralement en Amérique du Nord). Cependant, à la différence de l’Amanita phalloides, non seulement l’Amanita virosa est d’un blanc pur, comme le champignon de Paris du supermarché, mais elle est aussi magnifique et elle n’a pas l’odeur repoussante qui, pour quiconque a du nez, devrait trahir le mal qui se trouve dans une Deathcap mature.

Symptômes d’empoisonnement par l’Amanita virosa

Les Anges destructeurs contiennent un groupe complexe de substances toxiques appelées amatoxines. Contenues non seulement dans certaines amanitas mais aussi dans certains champignons des genres Galerina, Lepiota et Conocybe, les amatoxines provoquent initialement des troubles gastro-intestinaux avec des symptômes tels que la diarrhée, la nausée et les douleurs d’estomac survenant dans les cinq à douze heures. Cruellement, les symptômes s’estompent généralement pendant plusieurs heures, voire un jour ou deux, faisant croire à la victime qu’elle est en voie de guérison. Lorsque, le moment venu, les symptômes reviennent en force, il est peut-être déjà trop tard : les lésions rénales et hépatiques sont déjà en cours. Sans traitement, le coma et la mort éventuelle sont presque inévitables.

Souvent, les personnes hospitalisées tardivement dans un épisode d’empoisonnement ne peuvent être sauvées que par une intervention chirurgicale majeure et une greffe de foie, et même dans ce cas, le rétablissement est un processus précaire, douloureux et prolongé.

Éviter le risque d’empoisonnement

Toute personne qui ramasse des champignons pour les cuisiner et les consommer doit être capable d’identifier ce champignon amanita toxique et de distinguer un jeune Ange destructeur d’un champignon Agaricus comestible comme le champignon des bois, Agaricus sylvicola, qui se trouve dans le même habitat qu’Amanita virosa, ou le champignon des champs, Agaricus campestris, que l’on trouve souvent dans les champs bordés d’arbres à feuilles caduques auxquels Amanita virosa peut être associé. Les Anges destructeurs au stade du bouton pourraient également être confondus avec des boules de puff comestibles comme Lycoperdon perlatum, la boule de puff commune, ou Lycoperdon pyriforme, la boule de puff de souche ; cependant, si le corps du fruit est coupé en deux longitudinalement, la volve d’Amanita virosa, l’Ange destructeur, devient immédiatement apparente.

Un conseil que j’ai reçu il y a de nombreuses années m’a permis d’apprécier la consommation de champignons sauvages tout en évitant les risques d’empoisonnement par les champignons crapauds mortels Amanita : avant même de prendre la peine de connaître les principales caractéristiques d’identification des meilleurs champignons comestibles du monde – et ils sont nombreux – prenez la peine et le temps d’apprendre à identifier, sans l’ombre d’un doute, les deux champignons les plus mortels de la planète : L’Amanita virosa et ses proches alliés, communément appelés les Anges destructeurs, et l’Amanita phalloides, diversement connu sous le nom de Capuchon de la mort, Capuchon de la mort ou Coupe de la mort. En attendant, « ne jamais manger une Amanita » semble être une assez bonne maxime, et surtout lorsqu’elle est appliquée aux membres blancs du genre Amanita.

Guide d’identification

Cap

Les capuchons de l’Ange destructeur ont un diamètre de 5 à 10 cm, sont d’un blanc pur et ne présentent aucune strie marginale. La calotte est initialement ovoïde puis campanulée (en forme de cloche) ou parfois presque plate mais avec un large umbo, et est souvent inclinée sur le stipe.

Bien que certains jeunes chapeaux portent des restes blancs du voile universel, ils sont rapidement emportés par le temps humide et sont rarement observés sur les chapeaux matures.

Papilles

Les papilles d’Amanita virosa sont blanches, libres et serrées.

Tige

Les tiges des Anges destructeurs mesurent de 9 à 15cm de hauteur, de 0,6 à 2cm de diamètre, et sont souvent légèrement courbées ; elles sont d’un blanc pur et fibreuses, avec un anneau fragile non strié situé en haut du stipe.

La grande volve en forme de sac est généralement enterrée profondément dans le sol.

Spores

Sphériques ou subglobuleuses, de 7-8μm de diamètre.

Imprimé des spores

Blanc.

Odeur/goût

Les spécimens matures ont une légère odeur maladive et désagréable (facilement perceptible, surtout à l’extérieur les jours de brise). Comme ce champignon est mortellement toxique, il ne doit pas être goûté.

Habitat &Rôle écologique

Souvent trouvée à la lisière des forêts de feuillus ou mixtes, l’Amanita virosa est plus commune en altitude.

Saison

Août à novembre en Grande-Bretagne.

Espèces similaires

Amanita citrina var. alba conserve généralement des fragments de vélaires sur le chapeau ; elle a l’odeur âcre des pommes de terre nouvelles plutôt qu’une odeur sucrée et maladive.

Les jeunes chapeaux d’Amanita virosa pouvaient être ramassés par accident lors de la cueillette d’espèces d’Agaricus comestibles comme Agaricus sylvicola, le champignon des bois ; les branchies d’Amanita virosa sont d’un blanc pur, alors que les espèces d’Agaricus ont des branchies d’abord roses, puis brunes.

Sources de référence

Fasciné par les champignons, Pat O’Reilly, 2011.

Funga Nordica : 2e édition 2012. Publié par Knudsen, H. & Vesterholt, J. ISBN 9788798396130

Liste BMS des noms anglais des champignons

Geoffrey Kibby, (2012) Genus Amanita in Great Britain, monographie auto-publiée.

Paul M. Kirk, Paul F. Cannon, David W. Minter et J. A. Stalpers (2008). Dictionnaire des champignons ; CABI

L’histoire taxonomique et les informations sur les synonymes de ces pages sont tirées de nombreuses sources mais en particulier de la GB Checklist of Fungi de la British Mycological Society et (pour les basidiomycètes) sur la Checklist of the British & Irish Basidiomycota de Kew.

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